Près du bassin du roi, au cœur du quartier Saint-François où jadis les Bretons habitaient en nombre, Daniel Lecompte, alors jeune coiffeur de 25 ans, s’installe dans le salon des navigateurs au début de l’année 1960. Les marins, les dockers y prennent leurs habitudes pour une coupe de cheveux et tant d’histoires à raconter. Les porte-conteneurs n’ont pas encore bouleversé le commerce international et les rues du quartier respirent encore l’air des aventures sur les flots des mers du monde. Au fil du temps, un musée de la coiffure et de la marine, né de la « folie » de Daniel Lecompte, transforme son salon de coiffure en une adresse majeure du patrimoine de la cité portuaire. Les médias y trouvent fatalement une inspiration féconde. Le coiffeur-marin n’abandonne pas sa modestie pour autant, « cela s’est fait sans que je m’en rende compte » dit-il.
Daniel Lecompte ouvre chaque jour son salon-musée et accueille ses fidèles clients, peigne et ciseaux en mains depuis plus de soixante ans. Homme fâché avec le renoncement, il se rapproche des acteurs locaux institutionnels pour assurer la pérennité de ce lieu unique de la culture normande.
François Botte nous conte sa rencontre avec le célèbre coiffeur havrais, qui a donné lieu à la parution récente du livre « Coups de peigne et vents du large …Daniel Lecompte, une légende havraise ».